«Quand Ignace décida … en 1552 de destituer le provincial Simão Rodriguez en raison de graves critiques suscitées par sa gestion de la province portugaise, on choisit Camara pour remplacer Rodriguez comme précepteur et confesseur du prince héritier João. Camara n’accepta cette charge qu’avec de grandes réticences et parce que son Supérieur lui en fit un devoir d’obéissance … Camara craignait, par-dessus tout, de se touver pris dans la vie de Cour, cette vie et ce milieu de haute noblesse avec lesquels il avait voulu rompre définitivement en entrant dans la Compagnie …
Les arguments da Camara valaient partiellement pour tout jésuite. On chercha à persuader le roi de choisir son confesseur en dehors de la Compagnie. Mais le roi resta ferme sur ses positions. Finalement l’affaire fut réglée le 16 juin 1552 … et la charge fut dévolue au nouveau provincial, un Castillan, Diego Miron (ou Jaime Mirò, 1516-1590) …
Certains historiens ont voulu, à tort, accuser Gonçalves de Camara d’avoir contribué à discréditer Rodriguez aux yeux d’Ignace et de son secretariat romain. Plus que d’un conflit de personnes, il s’agissait de l’affrontement, frequent dans l’histoire des ordres religieux à leur début, entre deux tendances, l’une prêchant la rigueur, l’autre préconisant la voie de la moderation.»

Cfr.: João Francisco Marques Confesseurs des princes, les jésuites à la Cour de Portugal, in: Les jésuites à l’âge baroque – 1540-1640, sous la direction de Luce Giard et Louis de Vaucelles. p. 213-228. Grenoble, J. Millon, 1996 (cit. alle p. 219-222).